Les Intergalactiques - jour 3

 

Les Intergalactiques, jour 3


    Faîtes gaffe, parce qu'on rentre dans le dur, là où les genoux souffrent et où les paupières s’alourdissent : le week-end. Aujourd’hui, ça va être sport, il y a moult conférences, moult personnes à interviewer, moult livres à découvrir, et le lieu du festival à arpenter. Moult, vous dis-je.

On se réveille dans l’auberge officielle des Intergalactiques de Lyon (aka chez Gadzelle) avec Marc le Chroniqueur des Chroniques du Chroniqueur (aka Marc). Je me rue sur le café comme un wampa sur un tauntaun (référence geek, Star Wars, vous l'avez *wink wink*) et Zelda plonge dans la bonbonnière à madeleines pendant que Marc essaie de noyer sa migraine dans une tisane. Chacun sa manière d'aborder la douleur infinie qu'est : le matin.

On finit par se mettre en branle vers la MJC avec Gadzelle comme guide, qui nous fait traverser des endroits étranges, infestés de dragons et de métros. Lyon, quoi. Heureusement, je suis alerte, merci le triple café fort puissance 5 étoiles sur 5. C'est vous dire si la cuillère tient debout dans le machin.


Après une périlleuse marche (je vous ai parlé des dragons ? Et des métros ?) le lieu du festival apparaît, dans la brume, comme illuminé par la lumière divine, étincelant de mille feux et… oula. Il n'y a peut-être pas assez de sang dans ma caféine.

Des humains impatients attendent déjà devant nous, donc on fait sagement la queue. On vide tous nos sous à l’entrée à prix libre, malgré les inquiétudes de Zelda vis à vis de « comment on va pouvoir acheter de la bière sans liquide, hein ? ». À son grand mécontentement, l'argument ne fait pas mouche, et on pénètre dans la MJC. Un peu en retard. Haha. Hum. Juste ce qu'il faut pour ne pas pouvoir entrer voir une conférence. Évidemment.

Heureusement, le hasard est plutôt bon joueur, car nous croisons Jal pile à ce moment-là. Il nous donne nos badges du festival, à Zelda, Gadzelle, Marc et votre très humble et très dévoué serviteur.


-Mais du coup, pour la bière, on fait comment ? Tu crois qu'ils prennent la carte ?

 

On décide de faire un tour, pour découvrir ce qui se passe dans cette merveilleuse maison de la jeunesse et de la culture. Je dis merveilleuse, et c'est pas une blague je le pense vraiment : il y a des plantes et des fleurs partout, des petites abeilles, et des papillons, un véritable îlot de verdure au milieu de la ville, comme disent les architectes quand ils veulent transformer les quartiers populaires en parc. Je m’y suis senti immédiatement à mon aise. J'aime bien les insectes butineurs en pyjama rayé. On dirait toujours qu'ils sortent de prison et qu'ils essaie de trouver une planque dans les fleurs. Vas-y, fonce Bebeille, je te couvre !

Pour revenir à notre sujet (promis, je ne sais rien à propos de qui que ce soit surnommé « Bebeille ». J'ai un avocat.) on tombe, en déambulant, sur le stand du salon de la microédition, avec des fanzines dans tous les sens. Certains étranges, d’autres bizarres, mais tous alléchants. Des fanzines imprimés à l'ancienne sur de vieilles imprimantes universitaires, comme il se doit. Un travail d'artiste.

Juste à côté, les bouquinistes. Là, ce sont les pupilles de Zelda qui se sont dilatées, telles celles d’un breton face à une motte de beurre salé. Elle a failli en oublier son angoisse rapport à notre absence de cash-à-binouzes (c'est un type de monnaie).

On se regarde dans les yeux, on respire un grand coup, on se calme, tout va bien. On a pas encore découvert tout le festival, et on écumera les livres de seconde main et les fanzines (des vrais de vrais, j'vous dis ! C'est pas n'importe quoi!) plus tard. Il faut se concentrer. On est là pour le boulot et... face à nous se dresse, fier, le Salon du Livre.

Ils prennent la carte, tu penses ?

Contrairement aux bouquinistes et à la microédition, le salon est en intérieur. Quelques marches à gravir et... tellement de merveilles de papier exposées devant nous, comme ça, poof. Incroyable. Derrière des piles et des piles d'histoires, certain.e.s de leurs auteur.ice.s étaient là, prêt.e.s à marquer leurs lingots... Heu... leurs livres.

Marc (aka Marc le Chroniqueur desChroniques du Chroniqueur) voyant cela se redresse, et active son mode Super-Saiyen : il se met a parler à tout le monde. tout. le. monde. Une machine. Un homme-fait-mots. Un T34 face à une bicyclette rouillée. On observe, en silence, le spectacle.


On reprend vie quand Gadzelle nous fait remarquer la présence inattendue, discrète, ingénue presque, de... de legos ! Oui oui, des constructions entières de legos, d’une finesse d’exécution qui aurait fait pâlir un joaillier ou un joueur de Minecraft professionnel ! Une ville entière, des pavillons, des maisons improbables... (j’aime les legos, okay ?). Je ne prends le temps que de m’emparer de ma super caméra de Technicien-sensei et je colle sur pellicule numérique ces merveilles le plus fidèlement possible (vous verrez ça dans le reportage, promis, ça vaut le coup d’œil).

Pendant que je caresse doucement et tendrement des briques en plastique, Zelda s’approche timidement de Claire Duvivier et de Guillaume Chamanadjian pour leur demander une interview. Vu qu’ils sont très sympas et plutôt cool, ils acceptent sans problème, pour 17 h. Ça nous laisse un peu de temps, donc on va embêter Patrick K. Dewdney pour lui voler quelques précieuses minutes. L'interview se passe très bien, je ne vous en dis pas plus mais en gros, ce qu’il faut en retenir : « il faut qu’on arrête de se chercher des papas, quoi. » Je plussoie abondement.

Après l’interview, on croise Erwann Perchoc, notre ami du Bélial’ (lisez Bifrost, célebien), et on parle quelques minutes de DoctriZ et de la Redteam (pas en même temps, hein, on ne s’est pas fait acheter. On a une âme, pour le moment). Arrive Frédéric Landragin.

Bon. Ben… On lui a collé une caméra devant le pif et on lui a posé des questions sur ses bouquins de linguistique, quoi. Qui aurait fait autrement ? Toi, dans le fond ? J'en doute ! Non, mais j’vous jure.

Je crois que c’est à ce moment-là que je suis retourné dans le Salon du livre pour acheter le tome 2 de Cochrane VS Cthulhu, de Gilberto Villarroel, Lord Cochrane VS l’ordre des Catacombes. Sachant que l’auteur était présent, j’avais emporté mon exemplaire, coincé entre mes fringues et mon matos de tournage, histoire de le faire dédicacer. Le mec vient du Chili, je suis pas prêt de le revoir ! Ça ne se gâte pas, une occasion comme ça ! Coup de bol, il était à sa table, derrière les tas de livres des Forges de Vulcain.

Malheureusement, mon ami Marc (des Chroniques du Chroniqueur, vous connaissez ?) était en train de lui causer, pile devant moi. Bon, forcément, frustration, mais c'est mon ami, hein, je lui en veux pas. Voyons. Je prend mon mal en patience, donc. Pas le choix.

On me signale que j'en fais trop ? Ah ? Bon, très bien.

Marc et Gilberto ont l’air de bien s'entendre, et l’auteur me demande de le prendre avec le Chroniqueur en photo, je m’exécute et cadre parfaitement. Technicien jusqu’au bout.

C’est enfin mon tour, et je fais dédicacer les deux tomes. On papote un petit peu, et en effet, je te comprends, Marc le Chroniqueur des Chroniques du Chroniqueur (aka Marc), il est vraiment très sympathique, Gilberto. On a même fait quelques blagues !


Regardez moi ce piti tentacule trochoupi !

Je vais payer mon livre, avec un dessin de tentacules et un autographe dedans, sur mon petit nuage (je sais qu’on est sur internet, mais pas de mauvaises pensées, svp. C'est un tentacule de Grand Ancien, PAS un tentacule de monstre marin japonnais. Rien à voir.).

Pile en sortie de dédicace, je retrouve Zelda (« Mais, sinon, pour les bières... ? ») et on tombe sur l’éditeur dudit livre, monsieur Dongeons & Dragons en personne, le seul et l’unique David Meulemans ! Donc on l’a interviewé. Il nous a parlé de Dune et de philosophie. Et d’Ursula K. le Guin, aussi. Et du monomythe. Et en fait de plein de trucs, et en fait, vous verrez (oui, il y a une répétition. J'assume).

Vu qu’il commençait à se faire un peu faim, et que les grondements conjugués de mon estomac, de celui de Zelda et de celui de Gadzelle devaient s’entendre depuis les salles de conférence, on cherche le snack. Qui était à côté des jeux pour enfants.

Des frites maison, des burgers végé et de la bièr… du jus de fruit frais, que réclamer de plus ?

-Ah, tu vois ils prenaient la carte pour les bières ?!

On se met à table, et on attaque voracement notre déjeuner. Nos barres de vies commencent à peine à remonter quand deux personnes s’installent à côté de nous. Zelda remonte le nez de son assiette en carton et demande « excusez-moi… mais vous ne seriez pas *j’ai sincèrement oublié son nom, mais c’est un érudit de la SF qui a publié dans des revues universitaires, donc c’est complètement le truc de Zelda, mais pas le mien* ?

— Mais oui ! »

Iels ont donc parlé pendant tout le repas pendant que je chapardais des frites dans la gamelle de ma coloc'.

C'est pour pas gâcher. Et c'est pas bon, les frites froides.


La nourriture engloutie et le jus de fruits frais descendu, on se précipite dans la file d’attente de la conférence de 14 h sur la linguistique et la science-fiction. Zelda est hypée comme jamais, elle va voir ses idoles sur scène. En plus, elle a eu sa bière.

Je me craque les doigts, car la mission du live-tweetting va me revenir, la DoctriZ veut profiter de la conférence. Normal.

On fait un peu de tourisme dans la queue, on s’achète des tee-shirts du festival (qui sont trop beaux !) et Gadzelle prend un pin’s, parce qu’on est un peu de retour dans les années 90 quand même.

Les portes s’ouvrent, on s’installe à une bonne place, j’allume l’appli Twitwi et la conférence commence.

C’était : passionnant.

J’ai découvert luvan, une personne incroyable, Anne Canoville qui fait partie de l’orga des Intergalactiques et qui est exceptionnel (un puits de savoir !), sinon étaient aussi présents sur scène Frédéric Landragin, Monté de Linguisticae, Patrick K. Dewdney, et Benjamin Patinaud de Bolchegeek qui faisait la modération avec Anne.

Vous pouvez revoir la conférence sur la chaîne Twitch des Intergalactiques (pendant encore quelques jours), sinon elle sera mise sur YouTube, il me semble. Et si vous voulez voir notre live-tweet, c’est ici !


On sort de la conférence et on saute sur Monté pour lui poser des questions, que vous découvrirez quand j’aurai fini le montage du petit reportage sur le festival #teasing.

Divulgachage puissance zéro : Zelda et lui ont parlé linguistique. Je sais, je sais, ça peut surprendre, mais que voulez-vous.

En fait, pour éviter de vous faire un répertoire de personnes qu’on a vues, je vais vous résumer la journée ainsi : on a interviewé plein de gens trop cool. Puis on s'est battu contre des Space Marines qui avaient décidé d'envahir la MJC à coups d'huile chaude des frites froides et Dr Who est arrivé pile au moment où... hein ? Je me suis assoupi ? Je ne vous crois pas. Qui êtes-vous ?


Après cette bataille épique et victorieuse (les frites for the win) on est allé manger dans un petit resto trop choupi a 2 min à pied de la MJC, puis on est revenu pour assister au concert. J’ai croisé Jal et je lui ai demandé une clope je l’ai félicité pour ce travail de malade, niveau orga, qualité des interventions et des intervenant.e.s, etc...

Mes compagnon.e.s étaient d’accord avec moi, et c’était un peu émouvant, comme moment. Voilà.

Il a répondu qu’il était pressé parce qu’il y avait la radio libre qui allait commencer. Forcément, on a foncé sur ses talons pour pas louper ça.

La première émission à laquelle on a assisté était sur le sexisme dans l’édition, que je vous conseille vraiment de voir, car elle est très importante. L’ambiance était dense dans la salle, le sujet lourd et grave, mais il fallait en parler.

L’émission suivante était beaucoup plus légère, puisqu’il s’agissait de lecture de textes par leur auteur.ice. Luvan a invoqué la Sybille et a demandé à la salle de poser des questions : les livres ouverts au pif répondront. Ça fonctionnait étonnamment bien. Parfois trop, ça faisait un peu peur.

On a quand même beaucoup ri.

Je vais m’arrêter là, car, vrai dire, je pourrais écrire un roman entier sur cette première journée. L’ambiance, les gens, les fleurs, Bebeille, la bière… tout, tout était incroyable. Le week-end était à peine entamé que j’avais déjà la conviction qu’il s’agissait du meilleur festival de SF que j’avais fait de ma vie. Rien n’était compliqué, tout le monde était gentil, les organisateur.ice.s autant que les bénévoles étaient des crèmes, c’était une petite bulle de bien-être, un peu hors du temps et de l’espace, qui m’a fait le plus grand bien.

Malgré le réveil aux heures indécentes et inappropriées. C’est vous dire !


On est rentré chez Gadzelle (je vais déjà dis que #GadzelleRulz ?), et on s'est tou.te.s effondré.e.s dans nos oreillers respectifs, épuisé.e.s mais heureux.ses.


À demain pour le jour 4 !

Pour lire ou relire le reste de l'épopée :

Jour 1 

Jour 2

Jour 4

Sinon :

Le site des Intergalactiques

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