Mange tes morts, Manu !
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| Oui. |
OK alors on arrête de déconner là. On vient de finir le live avec David Peyron, maître de conférence en info-com. On a parlé pendant 2h de recherche universitaire et de communautés de fans. C’était génial, allez voir le replay, David est une personne brillante. Et j’apprends de la part du Technicien, moins d’une heure après, que Le Cher Leader veut privatiser l’Université, pour régler le problème de la précarité étudiante. ( - Hein ? Quoi ? Mais c’est complètement con ! - Hé oui Jean-Billy, c’est complètement con.)
L’Empereur a fait jeudi dernier, 14 janvier 2022, un discours au congrès de la Conférence des président.e.s d’université (je cite Libération ) :
«On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants», a lancé le chef de l’Etat. Avant de décrire, dans un enchaînement logique qui nous échappe, un monde de l’université «où un tiers des étudiants sont boursiers et où, pourtant, nous avons tant de précarité étudiante et une difficulté à financer un modèle qui est beaucoup plus financé sur l’argent public que partout dans le monde pour répondre à la compétition internationale». Faire payer les étudiants pour lutter contre la précarité des étudiants, en somme.
Merci Libération de soulever la connerie de ce discours et son foutage de gueule en règle. Donc le Premier Consul dit ça, le lendemain d’une mobilisation intersyndicale de l’éducation nationale contre le gros nawak de la gestion du covid par la grosse tête d’œuf, là.
Jean-Mi, un commentaire ?
Reprenons les choses dans l’ordre. Notre gouvernement derrière Le Grand Leader est accusé, à raison, de gérer l’épidémie avec les pieds. Les hôpitaux tiennent encore grâce à un miracle (i.e. l’épuisement généralisé des personnels médicaux), les écoles sont des clusters, et les étudiant.e.s font la queue à la soupe populaire.
Mais vous savez quoi ? Quelle est l’urgence de Monsieur le Banquier ? Privatiser. Faire du buziness babay.
L’Université publique en France va mal. Très mal. Depuis quand ? 30 ans déjà ? Mais ce n’est pas le modèle universitaire qui va mal. C’est sa gestion entrepreunariale, à cause des réformes de tous ces libéraux incompétents qui ont œuvré à sa destruction brique par brique.
Disons les choses : l’Université
est un service public et comme tous les services publics français,
on n’a pas un rond. Pas assez de postes titulaires,
pas assez de salles de cours, des bâtiments délabrés, etc. Être
enseignant.e-chercheur.se – quand on a eu la foi l’énergie
la chance d’en arriver jusque-là – aujourd’hui, c’est passer
son temps à courir après des subventions qu’on nous donne à
reculons - quand on nous en donne ; la plupart sur des projets fléchés qui contraignent
et donc tuent la recherche libre et créative. C’est porter une
charge émotionnelle incroyable devant la détresse des étudiant.e.s
qui sont laissé.e.s de côté, faute de moyens pour les accompagner.
Mais en vrai, ce qui dérange Monsieur, c'est qu'un service public soit... PUBLIC. Oui, ce type est techniquement à la tête DU service public. Alors pour ce qui est de la précarité, privatiser ne va pas régler le problème, ça va seulement inscrire dans le marbre la reproduction de classe. Les riches pourront s’éduquer. Les pauvres passent direct à la case Pôle Emploi ou Deliveroo, ou acceptent de s’endetter à vie. Bienvenue aux États-Unis.
Alors le Roi Soleil s’étonne du décrochage en L1 à la fac et de la précarité étudiante. C’est gentil dis-donc, à 3 mois des élections (prends nous pour des kiwis Manu). Si les étudiant.e.s sont si nombreux.ses à abandonner en première année, c’est parce que le coût de la vie a augmenté (se loger, se nourrir, se soigner coûtent cher), ce qui en pousse une grande partie à travailler à côté (je le sais, j’en ai fais partie). Or, travail et études font rarement bon ménage. Les taux d’échec aux examens pour celleux qui bossent en parallèle ne sont pas un mystère :
https://www.insee.fr › fr › statistiques › fichier › 1376784 › ES422B.pdf
Et puis grâce à la mise en place de leur algorithme ParcoursSup de ***** , l’inscription dans une filière devient une partie de roulette russe, dont la bille est pipée pour celleux venant d’un quartier populaire (étonnant non??), qui sont envoyé.e.s dans des filières qu’iels n’ont pas choisi. Dur de s’accrocher dans ces conditions.
On nous dit maintenant qu’il faut que l’Université française devienne plus performante sur le marché du travail et plus attractive sur le plan international. Ok boomer : elle l’était avant que vous foutiez le merdier et que, par exemple, vous fassiez payer une fortune les frais d’inscription pour les étudiant.e.s extra-européen.e.s. C’est ça l’égalité ? De quoi ? La France, un pays raciste ? Voyons, un peu de sérieux (s’étouffe).
Au bout d’un moment, utiliser les inégalités pour se faire du pognon ne va jamais solutionner l’échec scolaire. Obviously. Comment ça le pourrait ? C'est pas parce que la fac est gratuite que les étudiant.e.s ne crèvent pas de faim dans leurs cité U. Le CQFD en marche© est une insulte.
Aujourd’hui je fais une thèse, que j’espère pouvoir finir dans pas trop longtemps et vous savez quoi ? Je sais déjà qu’elle ne me servira à rien. Je n’aurai jamais de poste, même si j’ai une licence, deux masters et un doctorat. Même si j’écrivais la meilleure thèse de l’année. Parce qu’il n’y a PAS DE POSTES. En fait. Et encore, j’ai eu la chance, en tant que fille de prolo, et non pas héritière comme certain.e.s (hein Manu?!), d’en arriver jusque-là. Mais toustes celleux après moi ? Je suis enragée de voir à quel point les gouvernements successifs (hey Valoche, je parle de toi, là. Oui oui. Fais pas genre tu sais pas. Tu sais où tu peux te la mettre, ton autonomie ?!) et celui-ci, en particulier, ont le CULOT de venir faire la morale à tout le monde à tout bout de champs alors que ce ne sont que des ******* d’opportunistes de *****, incompétents et méprisables. Sans rire, ça me fout tellement hors de moi que j’ai les mains qui tremblent en écrivant ça.
Alors pour que vous puissiez voir à quel point on nous prend pour des billes, je mets les liens vers les preuves des mensonges du Cher Leader :
Conséquences des politiques du Chef Suprême :
Privatisation de l’Université :
Luttes de l’enseignement supérieur :
https://academia.hypotheses.org/lheure-est-greve-et-confinement
https://universiteouverte.org/
ParcoursSup en 2018 : https://www.youtube.com/watch?v=PrMr8P3pPyA
Frais d’inscriptions pour les étudiant.e.s étranger.ère.s extra-communautaires :
Bilan : https://static.mediapart.fr/files/2021/01/26/de-la-de-mocratie-en-pande-mie.pdf
APPEL A LA GREVE LE 20 JANVIER
Mais vous savez, c’est pas grave, Fred’ et Jean-Mi nous ont dit que le vrai danger à l’Université c’était l’islamo-gauchisme et le wokisme. Pas du tout les suicides des étudiant.e.s.
Mangez vos morts. Et étouffez-vous avec. Tous.
merci.
RépondreSupprimerje me suis permis de partager sur FB, bonne journée.