Longs Baillements et Origine Bleue

Salut salut !

Me revoilà !

    Je ne pensais pas devoir retourner à mon clavier si tôt, mais la force des choses, vous savez. Le monde a la fâcheuse manie de vouloir tourner malgré mon bon vouloir, et mes heures de sieste. Cette fois-ci, gros morceau : on s'attaque à l'homme le plus riche du monde qui fait joujou dans une fusée en forme de phallus (c'est pas une blague, vous allez voir).

Mais si, vous savez, Lex Luthor qui s'est engagé dans un concours de bite avec l'Épouvantail et Sinestro pour savoir qui touchera l'espace en premier avec ses grosses piles de billets. Vous n’étiez pas au courant ? Bah alors ? On vit dans un placard ? Comment ça ? La campagne ?

Ah.

Condoléances.

Lex Luthor


l'Épouvantail

Sinestro

Me voilà donc. Après la Team Rouge, l'Origine Blue. Yay.

Alors, vu que je me suis cogné deux longues heures d'une interminable publicité pour des gros pétards, je vais être mega corporate. J'ai donc pris mon petit crayon Ikea© récupéré la dernière fois que j'y suis allé (j'avais besoin d'un paillasson, okay ?), une pile de papier Xerox© piqué à mon ancien boulot, et je m'assoie sur mon fauteuil Vieux© en allumant mon iMac© obsolète qu'un copain m'a filé avant de se tirer aux Antilles. Je vais sur Youtube©, et vu que je suis bien à la bourre (j'ai pas mis de réveil pour Bezos, non plus, j'ai des limites), je remonte virtuellement le temps pour voir le début du live.

J'ai été un peu surpris que ça ne soit pas sur Twitch©, étant donné à qui appartient la plateforme, mais ça aurait limité la portée de la pub, je suppose.

Bravo, monsieur Luthor, bravo.


 


Au début, ça va, il y a juste un panneau d'attente, animé (prenez-en de la graine, la RedTeam© !) avec même de la musique ! La hype est présente.

Au bout de quelques minutes, une pub se lance. Enfin. Un premier « spot de présentation », pardon. Ça ressemble à une vieille réclame pour Décathlon© : on voit des gens faire de l'escalade et de la spéléo sur une musique country. Puis le vilain visage de l'ennemi de Superman apparaît, et ça se transforme bien vite en propagande nord-coréenne pour notre Très© Grand© Propriétaire© à Tous©. On nous dit que c'est un pionnier de l'espace (prends ça dans les dents, tous les autres qui sont allés en orbite !) et que la Terre n'est « que le point de départ ».

Je recrache à moitié en m'étranglant dans mon café (oui. Dans mon café. Et je ne recrache qu'à moitié. Ça pose un problème ?). Pour aujourd'hui, on parle quand même d'un saut de puce où il vont rester 3 min dans l'espace, le temps de prendre un selfie©. On est loin de l'empire galactique. Mais bon, chacun ses ambitions, je ne juge pas.

La pub s'arrête, et on arrive sur un plateau, où une madame très peroxydée américaine nous dit qu'elle sera notre hôtesse pour la matinée. Au Texas, hein, parce que moi je me suis réveillé à 14 h et qu'il devait déjà être 15 h 30 tapé à ce moment-là. On sent que c'est une quelqu'un de sérieux, parce qu'elle a un classeur© ouvert devant elle. Elle nous explique que c'est une première mondiale parce que c'est la première fois qu'une fusée d'une compagnie privée© sera lancée sur un pas de tir privé©, avec des citoyens privés© à bord. Tout ça est donc très privé©, même si c'est diffusé dans le monde entier. 

No kinkshame.


Le compte à rebours s'affiche d'un coup et…

H-1h26.

Gloups.


 

Ah ouais. Je vais donner beaucoup plus de temps que prévu à cette grosse publicité pour riche, en fait. Je soupire un peu fort. Je fais pause et je vais me faire un petit casse-croute, parce que, bon, hein, voilà.

Moi devant tout le reste du live. Quand je ne me suis pas endormi.

Je reprends le cours de l'opération de comm', heu... de la Première© Mondiale© De© Richous© dans l'Espace© (non) pile au moment où le « crew » est présenté (comprendre « l'équipage », mais vu que c'est une machine autonome, ils auraient pu dire « touristes », c'était tout pareil). Madame Présentatrice nous introduit Lex Luthor « notre fondateur » (à ce moment, je vomis un peu dans ma bouche, mauvais mélange avec les chips, je ne recommande pas), elle nous dit que, le pauvre, il a voulu aller dans l'espace depuis tout petit (photo de l'enfant Luthor, avec des cheveux, sur un toboggan en forme de fusée).

Puis on a droit au frère Luthor, dont j'ai oublié le prénom et j'ai la flemme de chercher sur Google©. Le bonhomme est tout aussi chauve que Lex, mais plus sourcilleux (j'ai rien contre les chauves, j'ai de très bons amis chauves, mais c'est l'homme le plus friqué de la planète, donc je me moque si je veux), pompier de son état.

Puis Wally Funk, et, bon, même si j'ai vraiment souffert pendant toute cette (beaucoup trop longue) expérience, je suis un peu content que cette dame soit là. Elle faisait partie des Mercury Girls, ces femmes entrainées pour les missions Mercury, dans les années 60, et dont les résultats étaient parfois meilleurs que leurs pendants masculins. Mais le programme a été fermé, et aucune d'elles n'a pu aller dans l'espace (parce que c'était des femmes, et ça fait pas propre, niveau propagan… niveau image, à l'époque, il parait). Je serais presque un peu triste si la fusée se crashait avec elle à bord (alors que pour les autres, limite je sors le champagne. Bon, j'en ai pas dans mon frigo, mais j'ai une bière entamée, c'est tout pareil. Burp). On apprend qu'elle est level 82 et que ça fera d'elle la personne la plus âgée à être allée dans le Grand Vide du Rien. Chapeau mamie.

C'est elle sur l'image

 

On arrive finalement à Oliver Daemen, 18 printemps au compteur, et plusieurs millions en paradis fiscaux. Pas lui directement, vous vous doutez, mais son père qui est un bon vieux capitaliste requin des familles (« fondateur et président de Somerset Capital Partners » d'après Wikipédia. On est sur du chic type, didonc). À la base, ça devait être un autre bonhomme, mais il a eu autre chose à faire que d'aller dans l'espace, et il prendra le vol suivant. Je comprend, moi aussi ça m'est déjà arrivé de louper mon bus parce que je remplissais ma déclaration à la CAF. Quant à Oliver, on sait juste qu'il est jeune et qu'il a payé son billet. Enfin, papa a payé son billet. 

Soyons honnêtes, « a payé son billet » c'est pas ouf, comme personnalité. Dans un JDR, ce serait le PNJ qui meurt dans la navette lors de l'accident.

Présentatrice nous fait un encart pub où elle nous précise que tous les « astronautes » (ce sera prononcé ad nauseam) ont reçu des montres de la marque Omega©, avec leur nom, la date et le nom du vol, ainsi que la plume, logo de Blue Origin©. Puis elle nous montre la sienne, de montre, donnée par Omega© en sous-entendant qu'elle devra la rendre plus tard, mais qu'elle a pas envie. Haha. Joke. C'est vraiment un placement de produit grossier ! Sans dec' je connais des Youtubers© qui sont plus subtils avec leurs opé spé (non, pas McFly et Carlito). Je commence à me poser des questions, un peu. Le type pèse plus que le PIB de certains pays, pourquoi il se retrouve obligé de faire de la pub au milieu de sa pub à lui pour son gros pénis ? À moins qu'il gratte partout où il peut ? Luthor est-il vraiment riche ou fait-il très bien semblant ? Si seulement les journalistes du Daily Planet faisaient leur boulot !

Reprenons notre sérieux et retournons (à reculons) sur le sujet : le gros machin vertical de Lex Luthor. On apprend que le truc est complètement sûr et complètement autonome.

Les types ont jamais lu de SF, ça se voit.

Malgré tout, les « astronautes » ont subi un entrainement draconien, comme tous les conquérants de l'espace, et… Ah ? Que me dit-on dans l'oreillette que je fais semblant d'avoir ? Que… ? Que non ? Ah. En fait non. Ils ont passé deux jours à apprendre comment attacher leurs ceintures. Okay (ces gens ont le droit de vote, je le rappelle).

Mais quand même, nous dit Présentatrice, c'est là que la team se forme, que des liens se créer (je cite en traduisant à la zob, mais c'est l'idée), que, quand même, regardez comment Lex est un zhumain comme les zautres ! * wink * Il se fait des vrais petits coupins quand on lui explique comment faire « click » avec le harnais de sécurité ! Sicépachoupi !

Elle nous passe un clipshow du « training » dans lequel on voit juste le « crew » rigoler en regardant des graphiques pendant qu'il y a de la musique « émotionnante© » qui passe. Vous voyez les pubs pour anxiolytiques ? Bah pareil, mais avec une fusée.

On a un cut où on voit une foule habillée en Apple© Genius© (en fait, non, leur t-shirt est bleu tout pareil, mais c'est pas une pomme dessus, c'est une plume. Rien à voir, donc), et on nous dit qu'il s'agit de « l'Asimov Room », le QG de Blue Origin©. Situé Kent, dans l'état de Washington. Je crois qu'ils ont essayé de mettre trop de références SF mal maitrisées d'un seul coup, et ça m'a un peu court-circuité le cerveau, donc j'ai loupé quelques minutes.

Moi avant le reboot. Ou le café du matin à 14h.

Je retrouve la raison devant une certaine Caitlin, non peroxydée, qui est devant une porte de garage, dans un éclairage blafard et qui nous dit que c'est une superbe journée, ici, au Sud-Texas. Ah. Très bien. Si tu le dis, Caitlin. Elle nous apprend ensuite que la fusée a un petit nom : New Shepard©, en référence à Alan Shepard, 1er Américain à être allé dans l'espace. Nouvel étranglement caféiné. Alors, Shepard a lui aussi fait un saut de puce (alors que Gagarine, 1er humain dans l'espace, a fait un vol orbital), mais, la fusée de Luthor ne peut pas, techniquement, aller aussi haut que lui lors de son vol en 61.

On est sur de la technologie de pointe avec tout automatisé (c'était aussi le cas en 1961), des capteurs partout, des ordinateurs de ouf, plus d'argent que la NASA en avait à l'époque, et malgré tout ça, ils font moins bien que les mecs qui utilisaient des cartes perforées pour faire tourner des ordis grands comme un appart' en province (pour les Parisiens : grand).

Le futur, c'est pas si ouf, au final.

On retourne sur le plateau où Présentatrice nous parle des futurs clients de Blue Origin©, et que si vous voulez, ça peut être vous ! Il suffit d'aller sur leur site et d'envoyer un mail ! Bah oui, bien sûr, je vais essayer d'aller dans l'espace avec mon RSA, juste pour rigoler.

On a un interlude pub (ça manquait) où on nous présente… La fusée. Encore. Mais avec des images de sa construction et de ses moteurs qui font brouuum et tout.

Je pique du nez. C'est long.

L'ingénieur-chef arrive sur le plateau et là, on reste 15 min dans une espèce de dialogue de sourds où les deux neuneus récitent leur texte, mais sans s'écouter. On nous dit que New Shepard© est « safe », qu'elle est VRAIMENT « safe », qu'il y a de la sécurité partout, et que, même en plus, c'est « safe », promis juré. Au point où Présentatrice demande à Ingénieur s'il mettrait ses gamins à bord. Pas fou, le bonhomme élude un peu la question. Ça me redonne un peu d'espoir de voir Luthor se transformer en pluie fine au dessus du Texas en direct-en-retard.

« Prenons une pause pour voir la fusée sur le pas de tir ».


Vidéos de la fusée sur le pas de tir.

Alors ? Pénis ou bien ? Belle érection, nan ?


...

C'est long.

Il y a un vieux sifflement strident. On entend les oiseaux, c'est le matin tout là-bas. Autre point de vue de la fusée sur le pas de tir. Grand angle. Plan rapproché sur les tuyaux de la fusée. C'est.Long.Bordel.

Cut sur un clip où on voit Lex Luthor fait semblant de demander pour la toute première fois à son frère de l'accompagner dans l'espace, avec une musique country. Il fait mal semblant d'être surpris, fait un câlin et répond oui. On nous dit qu'ils sont meilleurs amis. On a une photo des deux en tenue de pompier. 

Soupire sévère.

On nous dit que les ventes sont ouvertes, tout le monde (littéralement : « sales are open, everybody ! »), plusieurs fois. J'ai de plus en plus la sensation que j'avais, quand j'étais gamin, et que je me coltinais le télé-achat qui durait des plombes pour pas louper le début de l'épisode de Pokemon©. Bah pareil. Mais sans Pokemon© au bout.

C'est nul, de devenir adulte.

On nous repasse une nouvelle publicité pour Blue Origin© et New Shepard©, mais cette fois-ci, on sent qu'il y a une volonté de faire chier les autres riches qui empile les biftons pour partir dans le Rien. Genre, le fait de répéter 40 000 fois « astronauts », de dire que « contrairement aux autres », eux passent la limite des 100 km d'altitude, considérés comme « l'espace©, le vrai, celui où on ne vous entend pas crier, et tout ». Que, quand même, c'est une vraie fusée, pas un avion, tout ça tout ça. On dirait une réclame d'une compagnie maléfique dans un film américain. Genre la Wayland-Yutani dans Alien, ou l'armée dans Starship Troopers.


 

Après la Nième pub, on nous explique que plusieurs équipes ont été des bêta-testeurs de la cabine, en suivant toutes les procédures sauf le lancement, et que ces gens-là sont des « astro-not ». Je vous laisse apprécier la finesse, la délicatesse, que dis-je, l'ultime raffinement que représente ce jeu de mots. Astro. Not.

* PAN *


H-47mn : Je m'endors sur mon siège


Présentatrice fait semblant d'être mega hypée et dit des trucs du style « They have this excited energy they must contain » (ils ont cette énergie excitée qu'ils doivent contenir), ça me réveille un peu, mais je baille quand même à m'en décrocher la mâchoire. Est-ce que j'ai bien rempli le papier pour l'URSSAF ? Je sais plus...

On retourne voir Caitlin, qui nous fait de la pub pour la voiture qui emmènera les « astronautes », qui vont « émerger du centre d'entrainement » sous peu.

Présentatrice nous dit que le dernier truc qu'ils font avant de monter dans la voiture-dont-on-a-eu-la-pub©, est de recevoir une pièce qu'ils emmènent avec eux dans le gros boom. Que c'est une tradition militaire, mais ça donne vraiment l'impression de faire partie d'une équipe (comprendre à nouveau : Lex Luthor est un zhumain comme les zautres. Hein. Nonmé.). Vu que c'est Blue Origin© qui leur donne la monnaie, on pourra plus dire que Luthor lâche jamais de pognon. Et vlan.

À nouveau un trèèèèèèès long passage où on voit la fusée sur le pas de tir. Sous trois angles différents. Répétés. Le soleil se lève. Lentement. J'oscille entre la pulsion de secouer mon écran pour qu'il se passe un truc et la volonté de faire une sieste en attendant qu'il se passe un truc. Oui, il y a une répétition moche, mais on en est là.


… C'est long.

Je vous remet la même image, tiens.


Bon, allez, hop, je vous ellipse les conneries, et on passe direct au moment où notre groupe de couillons blindés d'oseille sort de son entrepôt. Reprenons :


Ils sortent enfin !! Ils sont ridicules dans leur tenue bleue de pseudoastronautes SF. Les mêmes dans une série B, c'est pas crédible. Lex a même un chapeau de cowboy© sur le crâne.

Ils essayent tant bien que mal de monter dans une Rivian© (Amazon© est actionnaire, c'est une voiture, celle-dont-on-a-eu-la-pub), mais ils sont pas doués alors ils s'y prennent à plusieurs reprises. On voit des randoms ouvrir le coffre et mettre un sac dedans, dans lequel on aperçoit une superbe glacière Yeti© (sans doute au cas où nos « astronautes » aient un petit creux dans l'espace). Je m'attends presque à voir les transats et des serviettes de plages, mais non.

La bagnole cale deux fois avant de démarrer, puis de rouler à 2 à l'heure pour être bien prise en photo par les photographes. On a une magnifique vue hélicoptère. On peut voir que sur le toit du tacot, il y a marqué « A 01 ». Je suppose qu'il n'y avait pas la place pour « le plus meilleur de tous les temps, même que ! Et toc ! ».

On passe sur une pub feel good où on voit Lex chez Wally Funk qui fait semblant de lui annoncer pour la première fois (bis) qu'elle peut aller dans l'espace avec lui, et elle qui fait semblant d'être surprise. Ça fait très brossage de Lex dans le sens du poil. Qu'on comprenne que c'est « tellement un Good Guy© ! ».

La bagnole est arrivée au pas de tir et on voit la fine équipe monter les escaliers (bah ouais, le machin fait 18m de haut, pas vraiment besoin d'ascenseur. Il y a des plongeoirs à la piscine qui sont plus grands.)

On retourne sur Caitlin, qui est au Mission Control, où on nous apprend que le 20 juillet n'a pas été choisi par hasard, vu que c'est le jour où Neil Armstrong a posé le pied sur la Lune. D'ailleurs, la fusée New Sheppard© qui envoie Luthor dans l'espace s'appelle… First Step (premier pas). Je soupire tellement fort que mes voisins ont eu un peu peur. Le melon du bonhomme est absolument incroyable, de quoi nourrir des populations entières. Non mais c'est même plus de l'hommage, là, c'est du vol. On est à la limite du plagiat de mauvais goût. Genre, tu veux voir Les Dents de la mer et on te montre La Dent de requin, série B en trois épisodes sur un mystère dans les Caraïbes, filmée en 81 en Italie avec une équipe tchèque et réalisée par J.A. Lazer (allez regarder sa filmo', ce type est un génie), et qu'on te dit « tu verras, c'est tout pareil ». Ben non ! Il y en a un il est allé sur la Lune, et l'autre il va voir l'horizon d'un peu haut.

Bref !

On retourne voir Ingénieur-chef, qui fait la pub pour New Glenn©, la plus grosse fusée à venir de Blue Origin© (ils vont nous faire tout le projet Mercury, comme ça, ou bien ?)

Je vous ellipse à nouveau tout un ramassis de bêtises et 2/3 pubs (j'ai plus la patience, là, faut me comprendre). On voit donc tout l'équipage passer devant une grosse cloche en argent et faire « ding » dessus avant de monter dans la capsule. Présentatrice fait une blague sur le fait qu'ils « font du bruit », genre comme s'ils étaient en soirée-concert-underground. Elle essaye vraiment de rendre le moment « cool », mais on dirait un boomer qui essaye de comprendre comment jouer à la Switch© pour impressionner ses petits-enfants.

Il est pas magnifique, notre milliardaire malfaisant, sérieux ?!


Lex abandonne son chapeau une fois attaché dans la capsule. Tristesse. Ça lui donnait une dimension pathétique très singulière, comme un enfant qui a beaucoup trop de pouvoir.

Vous pensez que c'est bon, ils sont dans le bidule, c'est fini, ils vont partir ?

PAUVRES FOUS !

Il y a encore PLEIN de trucs !

Genre, quand Capcom demande à chaque « astronaute » de dire s'ils entendent bien dans la radio et que Wally Funk ne sait pas où appuyer pour répondre (bravo l'entrainement), le moment où Présentatrice nous dit qu'ils veulent « ouvrir cette expérience au monde » (LOL), la pub de 5 min qui explique à quel point Blue Origin© est vraiment sympa de laisser Wally Funk aller dans l'espace, quelques autres placements de produits, le fait que New Shepard© est vraiment très très safe, « astronautes » x1000.

Hop, ellipse.


 

La capsule est fermée ! Je respire. Pour la première fois depuis longtemps, le monde est isolé de Lex Luthor. Je profite de ce court moment de liberté : on a mis l'homme le plus riche du monde dans une boite de conserve. J'espère sincèrement que c'est un plan de Superman depuis le début (ou des employés des entrepôts Amazon©) et qu'en fait, tout va péter sous nos yeux.

Mais je suis vite déçu.

Pas glop.

Capcom nous lit une lettre écrite par Christina Bezos, la frangine de Lex Luthor et du pompier. Il y a plein de références à Star Trek et à quand ils étaient des petits enfants (regardez, Lex Luthor est un zhumain comme les zautres on vous dit ! Merde !) et elle finit par « We love you, godspeed New Shepard© ». Nouveau soupir qui s'est enregistré sur l'échelle de Richter.

Je trépigne quand ils lancent une nouvelle pub pour nous expliquer que Oliver est le premier client de Blue Origin© et que c'est vraiment trop cool. Il y a des clips dans lesquels on le voit avec Lex et ils portent tous des chapeaux de cowboy© en rigolant au ralenti. Je me pose des questions sur ma vie et mes choix.

H-15min. Allez…

J'engueule un peu ma montre parce qu'elle décide vraiment de prendre son temps, et là… L'horreur : Le vol est repoussé de 8 min. ET COMMENT QU'ON VA COMBLER 8 LONGUES MINUTES DE LIVE ?!

Avec des pubs pour Blue Origin© et Lex Luthor. On a un super montage avec de vrais astronautes de la NASA nous disent que voir la Terre depuis l'orbite a tendance à changer les gens au plus profond d'eux-même. Puis un cut sur Lex qui se demande comment ça va le changer lui. Alors, bon, il y a au moins deux problèmes avec ce qu'on vient de voir. Déjà, ils seront pas en orbite, et vont rester 2 min à zéro G, ils vont même pas voir la Terre en entier. Ensuite, ça part du postulat que Lex est une vraie personne. Or, en 1 h 30 on a beaucoup trop insisté sur ce fait pour que je ne sois pas au mieux suspicieux, au pire complètement convaincu que ce truc n'est pas humain.

Non, mais c'est ridicule, on est à la limite de nous promettre qu'il va revenir en nouvel homme, et soutenir le salaire universel et les journées de 4 h dans les entrepôts Amazon©, avec 10 semaines de congés payés par an et une mutuelle dentaire. Voir même payer des impôts (rendez-vous compte !). Tenez le coup, plus que quelques heures. Lol.

On nous explique le plan de vol avec une superbe image de galaxie dans le fond (encore une fois : ils seront même pas en orbite).

Une voix avec des parasites radio nous dit « go for launch » avec un accent texan à couper du steak© (du coup j'ai compris « go for lunch », mais je me suis fourvoyé. J'ai faim, je crois), et Présentatrice fait semblant d'être mega excitée, genre il y a une trop bonne ambi de folie sur le plateau où il y a que deux personnes dont Ingénieur, qui est stoïque comme une pierre froide.

Petit détail drôle, sur le haut du gland de la fusée, il y a des informations techniques, en mode « telle prise est là », etc. Et à un endroit, il y a marqué « no step », genre « ne marchez pas là ». Juste au-dessus de « First Step », nom du pénis. Voilà, je trouvais ça cocasse. Vous pouvez rire, maintenant. Sivouplez.

ET— enfin — le compte à rebours. La fusée décolle dans un barouf d'enfer (ils ont mis plus de budgets dans les micros que SpaceX©, qui eux ont blindé leur pétard de webcams). 

Il y a pénétration. Dans l'atmosphère.

On suit la fusée jusqu'à ce que ce soit un petit point blanc dans le ciel. Pas de vue interne ou quoi, mais on entend toujours ce qui se passe dans la capsule. On dirait des collégiens en sortie ciné. Si vous avez déjà fréquenté ce genre de population, vous savez exactement de quoi je parle.

Pendant que nos super-vilains font joujou en zero G, la hampe du badaboom redescend sans le gland, qui lui atterrira avec des parachutes un peu plus loin.

Et... c'est tout ? Tout ça pour ça ? Poireauter presque 2h avec Michelle Peroxydée et Jean Billy l'ingénieur pour voir un point blanc au milieu du ciel bleu pendant que celle-ci hurle au miracle ? Où est le show ? Où est la musique ? Où est l'explosion en plein vol ? (oui, bon, on peut toujours rêver, ça va.)

La longue et molle redescente du top du pénis me fait comprendre que j'ai peut-être un peu gâché ma vie. Quand le gros œuf est à terre, des gens viennent ouvrir la porte et redonner son chapeau de cowboy© à Lex. Il y a quelqu'un qui apporte une rampe pour aider les « astronautes » à descendre les 40 bons centimètres qui les séparent du plancher des vaches©.

Pfh. Journée de merde. Voilà.

Une fois l'équipage dehors, tout le monde se fait des câlins, plein de câlins, vive les câlins de riches, haha. Présentatrice nous sort des « What a moment, what a day ! » à l'infini comme si elle venait de gagner le Superbowl.

Oliver nous sort un superbe « I don't believe how easy zero G was ! » (Incroyable à quel point l'apesanteur était facile à vivre !). Incroyable, n'est-ce pas ? Peut être parce que tu étais en gravité zéro pendant seulement 4 min et juste pour observer le lever du soleil, gros couillon. Passer du temps en orbite, c'est perdre de la masse musculaire, de la masse osseuse, sentir ses os de détacher légèrement les uns des autres, faire des heures de sport chaque jour pour ne pas se transformer en gélatine, devoir effectuer des actions de tous les jours rendus hyper compliquées par l'absence de gravité (genre se déplacer. Ou boire. Oui, l'eau colle. À tout.), avoir ses sucs gastriques dans son estomac former une petite sphère (génial pour digérer), bref… l'apesanteur n'est pas facile. Faire 2 min de tourisme, par contre, oui. Et voilà, m'a énervé, le gamin de bourgeois, là.

Je vais faire un tour pour me calmer, je reviens.

Re. Que retenir de cette très, trèèèèès trèèèèèèèèèèèèèès longue pub, rythmée de pubs, avec des placements de produits entre les pubs ? Pubs ?

Rien.

Enfin, si, que j'avais vraiment mieux à faire de ma vie que de regarder un ziguigui faire la mariole avec son fric.

On a pas trop envie de lui faire un câlin avec une chaise ?

 

J'ai vraiment l'impression d'être resté avachis devant la télé pendant la coupure pub, mais que l'émission n'est jamais arrivée. Et que j'étais pas DU TOUT le public cible des pubs. Mais alors pas du tout du tout.

Sinon, ça me fait penser au patronat paternaliste à la XIXe siècle, d'autant que ce mesquin de vilain Lex a quand même eu le culot de remercier tous les gens qu'il garde volontairement dans la pauvreté alors qu'ils bossent pour lui."Sans vous, rien de tout cela ne serait arrivé". Ouais, et sans toi, il y aurait plus de personnes heureuses sur Terre. Tocard.

Je me sens ainsi profondément démuni face à la vanité narcissique de certains de mes congénères humains.

Oui, bon, peut-être pas humains (l'enquête est ouverte), mais au moins terriens, quoi.


Voilà, c'est tout pour moi, merci d'avoir lu cette trop longue chronique, moins fun que la première, mais l'évènement était aussi beaucoup plus chia... moins palpitant, quoi. Allez suivre Zelda sur twitch.tv/doctriz, elle fait un travail de malade (moi je branche les câbles, quand je n’écris pas des bêtises ou que je regarde des trucs bizarres sur l'internet), et à la prochaine !


Allez, bisous.

Commentaires

Articles les plus consultés